Juraparc, Lons-le-Saunier, Forum du livre et du jeu...  du monde, du bruit, de la lumière, notre stand et Antoine... qui vient de disparaître !

Il est parti comme une fusée, aucune idée de l'endroit où il peut être.  Moment de "flou artistique", nous arpentons l'immense hall à la recherche de la capuche turquoise culminant au sommet de son 1m80. 

L'oiseau s'est envolé ! 

Puis, une porte entre-ouverte dissimulée derrière un panneau d'affichage, une vaste salle sombre, froide et déserte.  Au milieu, une paire de basquettes abandonnées..., "il est passé par ici..., il repassera par là... ?".  Au fond, des escaliers..., le fugitif serait-il allé se percher ?  En haut, "bingo", l'oiseau a trouvé un nid !

Ce qui aura été pour nous une longue errance dans un no man's land ne lui aura pris que quelques secondes, comme s'il avait toujours su que cet endroit existait : une très grande mezzanine en parquet ciré, bien chauffée et d'immenses baies vitrées qui filtrent l'éclairage et le tapage provenant du forum,  offrant en contrebas le panorama de son agitation.

Comme depuis toujours, nous ne laissons pas Antoine seul, Papa s'invite silencieusement et respectueusement dans ce monde en lisière.  Depuis le stand, j'aperçois la capuche turquoise onduler derrière les reflets des grandes vitres, je suis la seule à la distinguer car "je sais".  A 2 ou 3 reprises, Antoine descendra de son refuge pour venir renifler mes cheveux et chiper un bonbon puis regagnera son paradis ouaté, juste à la bonne distance pour échapper aux agressions sensorielles, voir tout ce qui se passe en bas et autoriser des allées et venues faciles.

C'est celà, l'autisme.

Il me semble avoir rencontré des situations ou réflexions similaires
dans les écrits d'Howard Butten ( Psychologue, écrivain et clown américain qui s'intéresse au monde des enfants autistes.  "Quand j'avais 5 ans je m'ai tué", "Il y a quelqu'un là-dedans, des autismes"... ).